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“En mémoire des silences” est une œuvre expérimentale pensée en 2018, dans le cadre d’un début du projet “Paysages sonores : voyage au cœur de l’île”, qui continue de progresser aujourd’hui. L’œuvre apporte un autre regard sensible, poétique et presque dramatique sur les situations sonores des paysages naturels de l’île de La Réunion, à travers des oreilles sourdes de l’artiste plasticienne Mathilde LAURET.

Régulièrement publié sur Instagram, “En mémoire des silences” veut sensibiliser le public au danger des bruits, que le vrai silence n’est pas celui qu’on pense. Chaque paire de dispositifs vibrants, ainsi que les tabourets sur lesquels nous pouvons nous assoir, propose d’écouter à travers le toucher des lieux calmes. Paradoxalement, les lieux naturels de La Réunion censés être calmes s’avèrent cacher des périodes sonores très bruyantes. Cette forme d’écoute pousse le spectateur à les trouver angoissants dû au fait que les sons paraissent très étouffés. Les vibrations transcrivent tous les bruits parasites perçus par l’artiste, bien que nous ne puissions pas les entendre directement par les oreilles. L’artiste invite également les spectateurs à voir les dispositifs comme des captures d’entités sonores parasites, qui naissent à travers les activités produites par l’homme (hélicoptère, cris…).

Un livret accompagne les dispositifs vibrants par des explications des lieux étudiés, des images des lieux et du parcours de l’artiste à la recherche du silence devenu rare. Le livret est exceptionnellement conçu pour l’exposition “Protocoles sensitifs“, organisé par les co-commissaires Brandon Gercara et Tatiaan Patchama, également artistes plasticien.ne.s.

Deux tableaux étranges accompagnent également l’œuvre. Le tout forme une installation interactive, qu’il faut observer comme un chercheur. Les tableaux sont également des œuvres distinctes, qui reflètent des îlots sonores fictifs et abstraits étudiés sur l’île de La Réunion, tels des cartographies. Bien qu’ils reprennent les reliefs des cirques ou du Piton de la Fournaise, les aplats reflètent surtout les lieux parcourus par l’artiste.

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  • 29 novembre 2021
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